octcnd 2023 750

Chevalerie Templière Traditionnelle

Ordre des Chevaliers du Temple, du Christ et de Notre Dame

DE L'ARBRE A L'HOMME - 2ème partie

          L’échelle de Jacob
Lors d’un songe, Jacob vit une échelle qui touchait les cieux ; des anges du
Seigneur y montaient et descendaient. Le Seigneur dit :
« Je suis le Dieu d’Abraham ton père et Dieu d’Isaac. La terre sur
laquelle tu dors, je la donnerai en héritage à ta descendance qui sera pareille à la poussière de la terre. Tu te répandras à l’ouest, à l’est, au nord et au sud ; en toi et ta descendance seront bénies toutes les familles de la
terre. Vois je suis avec toi et je te garderai partout où tu iras et je te
ferai revenir sur cette terre car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’ai
accompli ce que j’ai dit » (Genèse, ch.28, v. 12-15).
Jacob appela ce lieu Béthel, "Maison de Dieu". Cette échelle est également présente dans le bouddhisme et le livredes morts égyptiens où elle marque l’élévation mystique. L’échelle comporte sept étapes, sept métaux, sept planètes (culte de Mithra), sept couleurs (escalier de Bouddha), sept encoches (bouleau Sibérien), sept arts libéraux pour Dante.
        
          L’Arbre de Jessé
Le mythe Biblique de l’arbre de Jessé (Isaïe, 11, 13) a inspiré énormément d’œuvres
d’art et beaucoup de commentaires à caractères mystiques.
Il est dit : « Un rameau sortira de la tige de Jessé, et de sa racine
montera une fleur et l’Esprit du Seigneur se reposera sur lui ; l’Esprit
de Sagesse et d’Intelligence, l’Esprit de Conseil et de Force, l’Esprit de
Science et de Piété ; l’Esprit de la crainte de Dieu le remplira ».
L’Arbre de Jessé est la chaîne des générations dont la Bible résume l’histoire et qui culminera avec la venue de la Vierge Marie et de Jésus-Christ.
La Croix
L’arbre contient le feu, l’énergie, la vie, la puissance divine. Pour le chrétien c’est
sur la Croix représentant l’arbre du supplice et de la rédemption que brûle le
feu éternel du Dieu rédempteur.  Aussi la plupart des traditions symbolisent la réalisation de l’homme universel par un signe qui représente nettement comment la réalisation peut être atteinte par la communion des états d’exaltation et d’extension  de la pensée.
Ce doubleépanouissement de l’homme est symbolisé par la Croix ; le bras horizontalsignifie l’extension et le bras vertical l’exaltation. Les bras de la Croix
représentent le cheminement de l’être sur les plans humain et spirituel à la
fois. A la croisée des axes des deux montants de celle-ci se situe le pointd’équilibre.
Entres autressignifications d’ordre métaphysique, la Croix symbolise les directions de l’espace, les quatre éléments avec, au centre, un cinquième, la quintessence.
Elle symbolise les états multiples de l’être navigant entre verticalité et horizontalité, c’est-à-dire entre spiritualité et matérialité. C’est, à la fois,  l’union des opposés et des complémentaires. Elle représente l’homme écartelé entre ses pulsions physiques
et spirituelles.
La Croix est donc l’arbre dont le bras horizontal mène à la mort physique et le
bras vertical à la vie éternelle. Aussi, dans le christianisme, c’est l’arbre
de mort qui mène à l’arbre de vie, tandis qu’au jardin d’Eden c’était
l’inverse. En langage simple, à l’exemple du Christ Rédempteur venu en ce monde
racheter les péchés des hommes, chacun d’entre nous doit effectuer son
ascension spirituelle et sa réintégration dans la sphère Divine.
La croix est le symbole du quaternaire et des éléments dont la valeur numérique est :
-   Un pour le Feu : le Feu se manifeste sous forme de
chaleur et de lumière, l’illumination de l’intelligence. Purificateur, il est
symbole de l’Esprit Saint.
-   Deux pour la terre, passive, féminine, universelle,
fécondante, enfante tous les êtres, les nourrit puis en reçoit les germes
féconds.
-   Trois pour l’air, endroit où se manifeste le souffle de
Dieu. L’air est la puissance créatrice.
-   Quatre pour l’eau, principe et source de vie, sève de
l’arbre. « La verdure au troisième jour était le mariage principiel des
eaux d’en haut et des eaux d’en bas par l’eau et le feu, (Annick de Souzenelle,
"Le Symbolisme du Corps Humain").
Plantée dans le sol la croix évoque l’eau (4), le carré de la terre. Dans son prolongement vers le ciel, elle est l’élément terre (2) qui est de nature double. L’axe vertical a donc pour valeur le chiffre "6" qui signifie la transformation, la nouvelle naissance. L’axe horizontal, constitué de l’air et du feu est égal à "4", et au centre
c’est l’éther, la quintessence, la rose mystique, la flamme invisible contenu dans le bois "combustible".
Le Chandelier à sept branches fut inspiré à Moïse par l’Amandier en fleurs qui annonce le début du printemps, l’arrivée de la Lumière, la Re-Naissance. La même forme sert de support à l’arbre des séphiroth de la Kabbale, dont la descente par
chaque séphira du ciel vers la terre est symbolisée par un éclair de Lumière,
l’Illumination.
En commettant le "péché originel" Adam est tombé dans la dualité, se séparant de l’arbre de vie qui est un arbre d’équilibre. Le Christ sur la croix est au
centre ; il est la figuration de l’Adam régénéré par l’arbre de vie, la
rémission du péché originel, le retour à la source unique. Par le sacrifice du
Christ Jésus l’Arbre de Mort redevient « Arbre de Vie ».
         L’Echelle
Nous pouvons rattacher l’échelle au symbolisme de l’arbre. C’est, dans le même ordre d’idée un symbole axial universel sur lequel s’effectue un mouvement perpétuel ascendant et descendant. Le mât et l’arbre jouent le même rôle de passage du haut vers le bas et du bas vers le haut. Une différence, si différence il y a, est la forme de l’échelle qui est constituée de deux montants entre lesquels
des marches ou barreaux sont disposés pour permettre d’y cheminer dans un sens
comme dans l’autre selon un certain nombre de paliers ou degrés d’évolution.
Les deux montants peuvent être assimilés aux deux piliers de l’arbre des séphiroth et à l’aspect duel de l’arbre de la science. Dans l’arbre des séphiroth le pilier n’est pas représenté de façon sensible mais il est figuré par la notion
d’équilibre dans le rapport duel des deux piliers de la miséricorde et de la
rigueur. La progression vers le monde Divin se fait de façon graduel comme le
signifie si bien la forme même de l’échelle.
L’échelle nous offre un symbolisme très complet du pont vertical qui relie la terre au ciel. Sa signification est évidente dans le symbolisme biblique de l’échelle de
Jacob, le long de laquelle les anges montent et descendent. A l’endroit où
Jacob eut cette vision, il fit édifier une pierre en forme de pilier qui est
l’image de l’axe du monde substituée à l’échelle elle-même.
Les anges sont les états supérieurs de l’être tout comme les échelons qui en signifient les degrés d’élévation. L’évolution doit avoir un sens ascendant comme la position de l’échelle qui est posée à terre et s’élève vers le ciel, elle nous indique
la direction à suivre. Dans les mystères mithriaques, l’échelle est représentée
avec sept échelons correspondant aux sept planètes et formés des métaux que
symbolisent celles-ci.
Le premier arbre évoquant l’évolution est l’arbre de la bible figuré par les sept jours de la création. « Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre ».
Dieu créa d’abord les extrémités de l’arbre de l’évolution qui sont les
racines, les eaux d’en bas, et la cime qui représente les eaux d’en haut. Entre
les deux se meut  « l’Esprit de Dieu ».
 
René Guénon nous précise
« Dans certains cas, on trouve aussi le symbole d’une échelle double, ce qui implique l’idée que la montée doit être suivie d’une redescente ; on monte alors d’un côté par des échelons qui sont des "sciences", c’est-à-dire des
degrés de connaissance correspondant à la réalisation d’autant d’états, et on redescend de l’autre côté par ces mêmes degrés de connaissance appliqués à leurs niveaux respectifs.
On peut d’ailleurs remarquer que, même dans le cas d’une échelle simple, l’un des montants peut aussi être regardé d’une certaine façon comme "ascendant" et l’autre comme "descendant", suivant la signification générale des deux courants cosmiques de droite et gauche avec lesquels ces deux montants sont en correspondance, en raison même de leur situation "latérale" par rapport à l’axe véritable, qui, pour être invisible, n’en est pas moins l’élément principal du symbole, celui auquel toutes les parties de celui-ci doivent toujours être rapportées si l’on veut en comprendre entièrement la signification ».
Un symbole un peu différent qui se rencontre dans certains rituels initiatiques
est la montée de l’escalier en spirale ; dans ce cas l’ascension se
réalise verticalement mais autour du pilier central, elle s’effectue selon les
détours de l’hélice qui, à chacun des tours, fait progresser d’un degré ou niveau.
Cette ascension se fait de façon périphérique au pilier central, mais il s’agit
toujours d’une montée à travers les différents états de l’être et de
l’existence universelle.
 
        L’Arbre et le Serpent
Nous retrouvons dans cette figure du serpent enroulé autour de l’arbre la figure de l’hélice tracée autour d’un pilier central, de l’axe du monde. Le serpent figure les différents cycles de manifestation universelle. Les parcours descendants et ascendants du serpent, soit vers les états inférieurs ou vers les états supérieurs, sont deux aspects opposés du symbolisme du serpent dont l’un est bénéfique et l’autre est maléfique, et qui s’expliquent d’eux-mêmes.
Dans le symbolisme biblique, l’Arbre de Vie est planté au milieu du Jardin d’Eden, qui lui-même est considéré comme le Centre du Monde. Mais dans l’Eden Primordial il n’y avait pas que l’Arbre de Vie, il y avait un autre Arbre tout aussi important, c’est l’Arbre de la Science du Bien et du Mal.
Il semble que le péché d’Adam concerne cet arbre de la science du bien et du mal car après avoir désobéit à Dieu Adam chute avec Eve dans la matière donc dans le monde de dualité, celui qui nécessite l’équilibre de la balance entre le bien et le mal, le positif et le négatif, le monde céleste et le monde terrestre.
A l’origine, il n’y avait probablement qu’un seul arbre mais qui contenait deux aspects. Adam avait accès à l’Arbre de vie, c’est-à-dire uniquement à l’une des faces de cette connaissance que Dieu lui offrait pour qu’il vive éternellement.
Mais, poussé par Eve, Adam à voulu savoir ce qui se trouvait sous l’autre aspect de l’Arbre et a donc transgressé le commandement de Dieu. Pour cela il découvrit ce qu’était la magie du Bien mais aussi celle du Mal ; aussi il fut chassé d’Eden et condamné à se racheter.
Nous avons là la signification précise de l’arbre de la science
sous ses deux aspects, bénéfiques et maléfiques. L’arbre, où le pilier central,
n’est autre que l’arbre de vie dont le côté bénéfique est l’ascension vers la
spiritualité et le côté maléfique est la chute dans la matérialité. Nous
pouvons considérer que l’Arbre des Séphiroth, qui comporte trois Piliers, est
l’Arbre de Vie en son Pilier du Milieu et l’Arbre de la Science du Bien et du
Mal en ses deux Piliers de la Miséricorde et de la Rigueur.
 
« Ce Pilier du Centre, nous dit René Guénon (symbolisme de la croix), est devenu inaccessible pour l’homme déchu, ayant perdu le "sens de
l’éternité ", qui est aussi " le sens de l’Unité". Revenir au centre par la restauration de l’état primordial et atteindre "l’Arbre de Vie", c’est retrouver le " Sens de l’Eternité " ».
Il nous précise également : « Que la croix même du Christ est identifiée
symboliquement à l’Arbre de Vie (lignum vitae), ce qui se comprend d’ailleurs assez facilement ; mais, d’après une « légende de la croix » qui
avait cours au moyen âge, elle aurait été faite du bois de " l’Arbre
de la Science ", de sorte que celui-ci, après avoir été l’instrument de la " chute ", serait devenu ainsi celui de la " rédemption ".
On voit s’exprimer ici la connexion de ces deux idées de "chute " et de
"rédemption", qui sont en quelque sorte inverses l’une de l’autre, et il y a là comme une allusion au rétablissement de l’ordre primordial ; dans ce nouveau rôle, "l’Arbre de la Science" s’assimile en quelque sorte à "l’Arbre de Vie", la dualité étant effectivement réintégrée
dans l’unité »
Le verbe de Dieu
L’arbre est souvent rattaché aux alphabets ; en effet ses feuilles symbolisent les
lettres, donc la Parole, le Verbe. Le tronc représente la pensée qui, pour
s’exprimer, produit des symboles, les feuilles, les lettres qui formulent
l’expression de celui qui les porte. Chez les nordiques, Odin se pendit à un
arbre, se sacrifiant à lui-même durant neuf jours pour acquérir les runes qui composent le Futark. Beaucoup ne considèrent pas les runes comme un alphabet, pourtant
les runes se sont répandues dans tout l’empire germanique, voire au-delà.
Les qualités de l’arbre, au regard du plan initiatique permet d’approcher
l’inexprimable et l’inexplicable. Le langage universel est celui des symboles
qui permet de suivre le développement d’une idée depuis sa plus simple
expression jusqu’au moindre de ses détails. Le symbole, composé de couleur, de
son, de forme géométrique doit évoquer en nous une description mentale des
sens. Il met la pensée sur la voie que ne peuvent exprimer les mots communs
mais résonne et vibre en nous, provoquant en nous la fusion du cœur et de
l’esprit qui ouvre les portes sur l’essence même des choses.
         Le Buisson Ardent
Parmi ses différentes utilisations, outre le Totem indien, figurent des utilisations
sacrées. L’Arbre est utilisé comme sanctuaire, comme tabernacle au pied duquel
se recueille le fidèle. Il existait un rituel qui présidait et accompagnait la
fabrication d’un poteau sacrificiel ; après avoir dépouillé l’arbre de ses
branches, le tronc était façonné en huit angles sauf la base qui restait en terre.
Cette base circulaire (céleste) était enfouie en terre, ce qui suggérait la forme octogonale du pilier, figure géométrique intermédiaire entre le cercle et le carré (la quadrature du cercle) et entre le ciel et la terre. L’élévation vers le Divin est bien le sens du sacrifice sacré, allant de la terre carrée au ciel circulaire (image évoquée
par le rituel).
Nous pouvons supposer que l’épisode du buisson ardent où Moïse reçu des instructions divines est le récit du déroulement de ce rituel de l’arbre qui aurait permit à Moïse de communier intimement avec Dieu. Ce rituel était connu dans les traditions égyptiennes et moyenne-orientales.
L’Eternel Dieu donna cet ordre à l’homme :
 
« Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2, 16-17)
 
« Jésus, portant sa croix arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. C’est là qu’il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu » (Jean 19, 17-18)

 

                                                                                                    A suivre...







 

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