RELIGION ANTERIEURE

RELIGIONS ANTERIEURES

 Dans les anciennes sociétés, s’il n’y a pas d’écrits ou de récits oraux, comment évaluer la religion d’alors ? On a découvert dans des cités enfouies, des figurines votives et des objets de culte. Donc on en a déduit que les peuples observaient certains rites. Oui, mais qu’elles étaient leurs divinités ?

L’approche de ces diverses croyances nous vient des anthropologues, ethnologues et autres «ologues » par leurs observations, leurs déductions. Elles divergent un peu selon leur science ou spécialité réciproque mais aussi selon qu’ils soient athées ou croyants.

Il existe deux sortes de religions : la religion statique qui est celle d’une société fermée et la religion dynamique, celle qui s’étend au-delà de son point de départ englobant divers peuples. Par contre le mysticisme est un fait individuel. La mystique, croyance autour d’une idée, d’un sentiment, d’une personne, peut ne pas être de caractère religieux mais seulement philosophique, aussi doit-on être prudent quand on évoque une personne dite mystique.

ANIMISME

L’animisme doit être compris comme la toute première religion, celle de la relation consciente de l’homme avec les divers mondes de la Création. La théorie d’E.B. Taylor sur l’animisme (mot créé par lui d’ailleurs) ressemble à celle d’H. Spencer, mais il insiste sur l’idée d’âme plutôt que sur celle d’esprit. Pour lui, les êtres et les objets inanimés ont une vie et une personnalité propres.

Pour Spencer, les esprits des ancêtres lointains deviennent des divinités et il pense que le « culte des ancêtres est la racine de toute religion ». On confond âme et esprit, or se sont deux notions différentes. Il est plausible que la religion lorsqu’elle est née, ne devait pas être très rigide mais les siècles passant ou plutôt les civilisations se succédant, ont amené des tabous apportant ainsi les premières morales.

 

Le paganisme, issu du mot « paysan » est un terme donné par les premiers chrétiens au polythéisme (croyance en la pluralité des dieux) par rapport au monothéisme (croyance en un seul dieu). L’animisme, tel qu’on le présente en ce moment, englobe donc : le dynamisme, le fétichisme, le manisme, le naturalisme, le polythéisme, le totémisme et le vitalisme.

 

- Dynamisme : suppose que la matière et même la vie psychologique comportent des « forces » incontrôlables pour la raison ;
- Fétichisme : vénération outrée, superstitieuse pour une chose ou une personne ;
- Manisme : découle de mana, mot polynésien signifiant force supérieure et associé à une puissance occulte ;
- Naturalisme ; souscrit à l’idée que les sciences naturelles sont le fondement de la morale ;
- Polythéisme : les dieux d’une même religion ne sont que les facettes du Dieu Un ;
- Totémisme : croyance aux totems, représentations d’un ancêtre, d’un animal ou d’une plante, admettant une relation intime entre elles et le clan. En effet, c’est plus au niveaud’une tribu indienne et non d’un individu que l’action du totémisme joue. On pourrait presque le comparer à un égrégore ;
- Vitalisme : admet l’existence d’un principe vital distinct de l’âme et du corps régissant les actions organiques.

Pour les anciennes sociétés, c’est la jeune femme pouvant donner des enfants qui a été mise sur un piédestal : elle représentait la survie du groupe. Puis sont venus le feu et les éléments. La perte de contact avec les génies de la Nature ont amené les médiums sur le devant de la scène, si l’on peut dire, et sont devenus les oracles, les pythies, etc… peu importe le nom sous lequel ils se cachaient.

Les sociétés devenant plus importantes, des êtres non médiums, cherchant peut-être à imiter ceux qu’ils connaissaient, ont sûrement commencé à prier, demandant ardemment à devenir des intermédiaires. Le monde occulte, voyant leurs descendants agir de la sorte, a donné les pulsions nécessaires pour que des autels se dressent, où des offrandes (fleurs et prières) deviennent des « réservoirs » de puissance subtile retombant sur les orants en leur apportant divers bienfaits.

Les premiers « points de rencontre » Ciel-Terre sont des autels de plein air puis, lorsque l’homme ayant dû se protéger dans les cavernes, il a continué à se garder un lieu défini pour ses « dévotions ». Est-ce de cette époque que datent les dons de divination à base d’entrailles de bêtes tuées ? N’ayant plus de plantes à offrir et pensant que leurs prières n’étaient pas assez fortes pour les génies qu’ils priaient puisque ceux-ci se montraient agressifs et malveillants envers eux (érection des montagnes, vagues de froid terribles), ils ont donc songé à leurs sacrifier des bêtes puis des nouveau-nés dans certains cas. Comment savoir exactement ?

Peu à peu, les hommes ont crée les dieux à leurs images avec les sentiments et les passions humains. Ils différaient cependant par la puissance et l’immortalité. Les cosmogonies sont nées du besoin d’expliquer certains phénomènes naturels qui dépassaient leur entendement. Mais elles trouvèrent leur point de départ dans une croyance plus ancienne. Les peuples se les transmettant de génération en génération, ces croyances devinrent des traditions que les gens croyaient tenir de leurs aïeux.

Pour nous, l’Animisme est la religion des origines, la religion naturelle comme le dit Evans-Pritchard, sinon il n’y aurait jamais eu de révélation si au départ les hommes n’avaient eu une vague idée de contact avec le Ciel.